Même les grandes banques centrales, qui ont pourtant accès à des données économiques extrêmement granulaires et non-publiques, qui sont analysées en temps réel par une armée d’économistes, se sont fait surprendre. Après quatre décennies où on l’avait crue définitivement disparue, l’inflation a fait son grand retour en 2021. Avec une progression en glissement annuel de 8,6 % aux États-Unis et de 8,1% dans la zone Euro en mai 2022, la hausse des prix ne peut plus être ignorée ni être considérée comme simplement temporaire.
Pour les caisses de pension suisses, c’est un changement de paradigme. La forte remontée des taux d’intérêt en CHF a causé des dégâts immédiats dans les portefeuilles obligataires indiciels (l’indice SBI AAA-BBB® est en baisse de -8,30% sur les cinq premiers mois de 2022), alors que les actions ont subi une chute encore plus importante (-9,75% pour le SPI®). Pour la première fois depuis très longtemps, la traditionnelle décorrélation entre les deux principales classes d’actifs ne fonctionne plus.
Si l’on part de l’hypothèse que nous sommes entrés dans un nouveau régime inflationniste qui peut durer plusieurs années, les taux techniques vont devoir remonter (ils sont notamment indexés au rendement des obligations de la Confédération), mais cet ajustement sera lent. Cela signifie qu’entre-temps, les taux de couverture vont subir une période de stress. Sans oublier le débat sur la hausse des rentes qui va inévitablement s’inviter au sein des Conseils de Fondation.
Dans un tel contexte, les caisses de pension s’intéressent logiquement aux classes d’actifs dites «réelles», c’est-à-dire dont la performance est protégée, directement ou indirectement, contre l’inflation. L’immobilier vient immédiatement à l’esprit, mais cela est vrai que si les loyers sont indexés à l’inflation, ce qui est le cas pour les REITs étrangers mais moins en Suisse (en particulier dans le résidentiel où les loyers sont très rigides). L’investissement dans les matières premières semble également un «hedge» idéal, mais leur volatilité, ainsi que des questions éthiques rendent cette classe d’actif problématique. Les actions en général sont bien entendu à privilégier, au contraire des obligations nominales. Il reste les placements privés, tels que l’infrastructure, le Private Equity et la dette privée. Ces classes d’actifs ont également des mécanismes de protection contre l’inflation, à l’instar des stratégies de dette privée dont les rendements sont indexés aux taux d’intérêt à court terme.
Aujourd’hui, la fondation PRISMA offre plusieurs groupes de placements dans des classes d’actifs réelles, comme le PRISMA Global Residential Real Estate qui investit en REITs résidentiels dans le monde entier, le PRISMA ESG SPI® Efficient (actions suisses avec un biais qualité et «Value») et le PRISMA ESG Private Equity Co‑Invest 1, notamment. Et d’autres sont dans le «pipe-line», avec l’objectif de proposer à nos membres-investisseurs une gamme complète de stratégies permettant de faire face à cette nouvelle réalité.