Longtemps considéré comme une niche, l’investissement durable est devenu un sujet incontournable, à juste titre. On ne peut que se réjouir qu’un nombre croissant d’acteurs institutionnels, qu’ils soient caisses de pension, fondations, assurances ou fonds souverains, s’engagent de plus en plus dans ce domaine. Le progrès technologique, le changement climatique, les évolutions démographiques, la raréfaction des ressources naturelles ou encore les inégalités sociales ont indéniablement un impact sur nos économies. Mais comment faire les bons choix? La Fondation PRISMA vous aide à y voir plus clair et à participer à ces changements avec une vision pragmatique et rationnelle de l’investissement durable.
La Fondation PRISMA a lancé en 2017 ses premiers groupes de placement labellisés «ESG» (environnement, social et gouvernance). Si l’intérêt des caisses de pension suisses pour l’investissement durable est en forte croissance, avec une hausse de 92% à 336 milliards de francs en 2017 selon le rapport de Swiss Sustainable Finance, la question du «comment» reste ouverte et le restera vraisemblablement longtemps. Beaucoup d’eau va couler sous les ponts de la capitale avant que le législateur, ou le Conseil Fédéral, finissent par imposer aux institutions de prévoyance des règles contraignantes en la matière.
Il revient donc aux Conseils de Fondation de définir la politique de leur caisse de pension en matière d’investissement durable. Plusieurs institutions romandes, comme la CPEG ou la CAP Prévoyance, ont intégré des principes ESG dans leurs Règlements de placement.
Autre exemple, la Fondation collective zurichoise NEST, qui est à ce jour l’institution qui a décidé d’appliquer les critères ESG les plus stricts. Au niveau national, l’Association suisse pour des investissements responsables (ASIR/SVVK) regroupe les plus grandes institutions publiques - dont l’AVS - et propose une liste d’exclusions basée sur les lois suisses et les conventions internationales ratifiées par la Suisse. Actuellement seize sociétés figurent sur cette liste, qui peut être consultée sur leur site internet. Dans ce contexte, la Fondation PRISMA a défini ses critères d’investissement durable de manière pragmatique et rationnelle. L’objectif principal est d’utiliser les critères ESG pour réduire le risque des groupes de placement.
Un nombre croissant d’études académiques et professionnelles démontrent en effet un lien direct entre un mauvais score ESG et un risque plus important (volatilité de l’action/obligation, période prolongée de sous-performance, voire faillite). L’exemple de VW, empêtrée dans un scandale qui va lui coûter des milliards et mobiliser son management pendant des années à transformer son modèle d’affaires et sa culture d’entreprise, est parlant: des signaux d’alerte au niveau de sa gouvernance avaient été identifiés avant septembre 2015 par les agences spécialisées dans les notations ESG.
Si une liste d’exclusion trop importante peut réduire le seul «free lunch» qui existe dans la gestion de portefeuille, à savoir les bénéfices de la diversification, l’exclusion des sociétés les plus mal notées sur le plan ESG, ou celles dont le risque de controverse est le plus élevé, permet de cibler les sociétés objectivement les plus risquées sans pénaliser le potentiel de performance du portefeuille.
Plusieurs études démontrent en effet une corrélation positive entre le score ESG du portefeuille et son ratio rendement/risque, comme le ratio de Sharpe. Compte tenu de la très forte croissance, sur le plan mondial, pour les investissements durables de la part des investisseurs institutionnels mais également privés, une discrimination croissante est à attendre entre les sociétés les moins bien notées sur le plan ESG et les autres, non seulement sur le plan boursier mais également sur les plans économique et réputationnel (sources de financement, clientèle, fournisseurs et employés). Des pressions multiples qui pèsent sur les mauvais élèves et qui ne peuvent que les encourager à s’améliorer sur le plan environnemental, social et de gouvernance d’entreprise.
En d’autres termes, les investisseurs prennent progressivement conscience qu’ils détiennent, à travers leurs choix d’investissement, un vecteur de changement global - qui devient, au fur et à mesure qu’il est adopté, une dynamique auto-réalisatrice vertueuse.
Un dernier mot sur l’impact carbone d’un portefeuille. La question est non-triviale car il y a essentiellement trois niveaux, selon que l’on tient compte de la pollution directe («Scope 1») ou indirecte («Scope 2 & 3») des entreprises. Si le premier est généralement relativement aisé à déterminer, les deux autres sont complexes et source de débats entre experts.
La Fondation PRISMA estime qu’il est indispensable de tenir compte de l’impact carbone d’un portefeuille ESG, car le CO2 est aujourd’hui reconnu comme le principal contributeur du réchauffement climatique de la planète. Résultat direct de la liste d’exclusions ESG de la Fondation PRISMA, qui élimine notamment toute société active dans la production ou l’utilisation de charbon, l’impact carbone «Scope 1 & 2» du groupe de placements PRISMA ESG World ex-CH Low Volatility Equities est ainsi inférieur de 67% à son indice de référence.