L’intérêt principal des obligations convertibles réside dans leur asymétrie structurelle. Lors de marchés haussiers, le «delta» augmente et permet ainsi une participation de l’ordre de 60% au marché des actions. Et lors de baisses, comme c’était le cas au trimestre dernier, le «coussin obligataire» permet de réduire fortement la volatilité. Le groupe de placements PRISMA ESG World Convertibles a ainsi surperformé le MSCI All-Country Net TR de 6,34% (en CHF), grâce à une participation de seulement 47%. Et depuis 1999, le fonds «Convertible Global» du gérant a surperformé les actions mondiales tout en ayant une volatilité nettement plus basse.
Le principal moteur de rendement sera les marchés actions, et nous prévoyons que les obligations convertibles, grâce à leur exposition naturelle à la croissance, et les sociétés de moyenne capitalisation continueront de profiter de la performance des activités innovantes à marges élevées. Nous nous attendons à ce que la technologie américaine surperforme à nouveau cette année, les actions du secteur de la technologie s’étant avérées les plus résistantes en 2018. La technologie américaine est l’un des rares actifs/secteurs à avoir en effet affiché des performances positives l’an dernier, où les actions, les obligations et les matières premières ont généralement baissé. Dans le secteur de la technologie aux États-Unis, nous prévoyons que les actions exposées à la sécurité Internet et au cloud seront les plus performantes en 2019.
Alors que les actions européennes atteignent leur plus bas niveau depuis deux ans, la valorisation des sous-jacents devient de plus en plus attrayante, mais le marché européen des obligations convertibles présente de forts biais sectoriels, en faveur de l’immobilier ou de l’industrie. Nous privilégierons plutôt certains secteurs spécifiques comme le luxe où la correction récente offre des obligations convertibles très convexes.
En termes de crédit, nous nous attendons à ce que les taux de défaut augmentent, car la fin du financement bon marché et l’effet de levier élevé commencent à affecter les entreprises les plus faiblement capitalisées. Toutefois, cela ne devrait pas conduire à un effet domino, mais plutôt à un élargissement modeste des écarts de crédit. Les taux d’intérêt sur les marchés développés ne devraient pas augmenter au rythme élevé auquel nous nous y attendions, car les gouverneurs de la Fed seront certainement plus sensibles aux réactions extrêmes des marchés boursiers.
En tout état de cause, les obligations convertibles ne sont pas très sensibles aux taux d’intérêt, car elles ont une durée structurellement faible modifiée et ont historiquement affiché des performances positives lorsque les taux d’intérêt étaient en hausse aux Etats-Unis. Le marché primaire restera actif, en particulier aux États-Unis. Il sera important de vérifier si le marché primaire reste cher en termes de prix d’émission, car cela indique que les entreprises ne sont pas disposées à brader leur capital.